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lundi 10 janvier 2011

René la Taupe a fait son trou...

A l'heure actuelle le phénomène s'est quelque peu essoufflé, mais personne n'a pu passer à côté de cette petite taupe grassouillette qui avec seulement deux titres, "Merde" (2009) "Mignon Mignon" (2010) s'est faite connaître par des millions de personnes. Vous ne voyez toujours pas, laissez moi vous rappeler les paroles : "T'essss siiiiii mignon mignon mignon gnon gnon". Pour ceux qui ne s'en souviendraient pas, voici le "fameux" clip de la taupe. (Voir la vidéo)


Eh oui cela parait enfantin et on se dit mes enfants auraient très bien pu l'inventer, et pourtant René a monopolisé les premières places des classements des titres les plus téléchargés en France et a même été, osons le dire, l'un des tubes de l'été 2010. Et oui le marketing viral fait des dégâts, surtout lorsqu'il est combinée à de la musique.




Mais comment cela est-il bien possible?!


Derrière ce personnage assez agaçant, se cache une stratégie marketing rondement bien menée par la marque européenne Jamba. Cette marque crée et distribue du contenu pour mobile (sonneries, fonds d'écran, jeux, logos...).
En effet, avant de devenir un tube, René la Taupe n'était qu'une sonnerie pour portable. On pourrait penser, que la création de ce hit aurait pris du temps, aurait été mûrement réfléchi, et que le choix des mots serait anodin, mais pas du tout. Cela aurait pris moins de 10 MINUTES. Dans une interview accordée à France Soir, Séverine Thomazo, directrice marketing chez Fox Mobile Distribution (détenteur de la marque Jamba), raconte :
« J'ai écrit les paroles en sept minutes top chrono, entre midi et deux heures. C'est un délire de quelques minutes qui se vend partout en France. »
« Le titre a été préparé pour le marché français fin avril et lancé directement, soit début mai. »

Cela me fait penser à une petite citation : "Ils ne faut pas prendre les gens pour des cons, mais il ne faut pas oublier qu’ils le sont."
René la Taupe : un business model qui fonctionne

Bref quoiqu'on en pense, René la Taupe dispose d'un certain nombre d'avantages pour la marque Jamba. Il ne s'agit pas d'une licence, d'un titre déjà existant, d'un sample d'une autre chanson, ou même une reprise de paroles déjà existantes. Il n'y a donc aucun droit artistique à verser. Par ailleurs, le produit est entièrement dématérialisé. C'est un simple fichier MP3. En ce qui concerne la distribution, Jamba a des accords avec les principales plateformes de téléchargements et certains opérateurs qui les aide à atteindre directement leur cible. 

En résumé c'est du tout cuit... De faibles coûts de production, et un produit disponible de manière illimité, il ne reste plus qu'à vendre afin de réaliser un chiffre d'affaire astronomique! Qu'en est-il du prix, me direz vous. Il est fixé à 3€, payable par SMS surtaxés, ou directement en ligne et décompté de votre facture téléphonique. L'avantage est que le consommateur n'a pas l'impression de réaliser un paiement, puisque la répercussion se fait sur sa prochaine facture! Séverine Thomazo a confirmé qu'ils avaient effectués "des centaines de milliers de téléchargements de la sonnerie “Mignon mignon” depuis son lancement le 1er mai." Autrement dit des centaines de milliers d'euros encaissés pour un produit dont le coût de revient et très peu élevé. Je vous laisse imaginer les bénéfices réalisés. C'est du pain béni.

Ensuite entre en jeux, la stratégie de communication car même si le titre est facilement mémorisable, il n'est pas le seul sur le marché du contenu pour mobile, et encore faut-il que les gens le connaisse. Jamba n'a pas lésiné sur les coûts de communication, mais aux vues des ventes réalisées, l'investissement a dû vite être amorti. La télévision a d'abord été privilégiée, personne n'a pu passer à côté, tellement la publicité a été matraquée. Ensuite ce fut la presse, la radio, internet...etc. Il fallait attendre déjà que le titre permette des rentrées d'argent pour financer la communication via les autres médias. Mais le budget communication a été utilisé de manière judicieuse, les marketers ayant choisi des heures d'écoute où le ratio prix/audience était le plus avantageux. En effet, pas de forte segmentation nécessaire, il fallait juste que la cible ait un téléphone portable.

Autre fait majeur en ce qui concerne la communication sur internet. Ce média a été complètement délaissé par Jamba qui ne s'en est pas occupé. René a crée un véritable buzz, et toutes les pages facebook, les tweets, ou encore les vidéos sur Youtube ont été postées par des fans. La Taupe a ainsi bénéficié du bouche à oreilles, donc de publicité complètement gratuite, acquérant ainsi une notoriété importante. D'ailleurs, il n'y a qu'à voir le trafic généré par cette taupe sur la toile. 
 

Une simple requête sur Google Trend nous permet de nous rendre compte de l'ampleur du phénomène et de sa progression depuis son lancement en mai 2010.

Le cercle vertueux de la Taupe

Grâce à tous les bénéfices réalisés, un single physique René la Taupe a été lancé en autofinancement. En effet les fonds dégagés ont été suffisants, ainsi Jamba récolte tous les fruits de la vente de ces singles. En résumé :


 René la taupe ne devrait plus tarder à refaire parler d'elle, les fans attendent peut être déjà avec impatience son "grand retour", nous non....!

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